GIOVANNA MARINI

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Giovanna Marini
© Auvidis / Barbara Fernandez

BIOGRAPHIE

Après être sortie de l'école Santa Cecilia diplômée en guitare classique, elle joue du luth pendant quelques années avec le Concentus Antiqui du Maestro Quaranta.

Puis, un jour, elle fait la connaissance de Roberto Leydi, de Gianni Bosio et découvre le chant social et la transmission orale de l'histoire par le chant. En 1964, elle participe au spectacle de chant politique et social Bella ciao, dont la représentation à Spoleto, devant un public très comme il faut et peu rompu à ce style, causera scandale. Ce spectacle lui donne l'occasion de parcourir l'Italie pour recueillir sur le terrain des chants populaires et pour chanter dans les situations toujours chauffées à blanc des années 60.

Dans le cadre du "Nuovo Canzoniere Italiano" auquel elle participe, elle chante avec des groupes formés pour l'occasion par des chanteurs-compositeurs-paroliers politiques comme Paolo Pietrangeli, Ivan Della Mea, Gualtiero Bertelli, mais aussi avec des chanteurs paysans comme Giovanna Daffini (dont elle apprendra le répertoire et l'émission vocale), le Gruppo di Piadena, les Pastori di Orgosolo avec Peppino Marotto (auprès de qui elle apprendra l'art du conteur et l'improvisation) et tant d'autres chanteurs et "cantastorie" à qui elle doit tant.

En 1965, se produit la rencontre avec Dario Fo, qui met en scène le spectacle Ci ragiono e canto. C'est alors qu'elle se découvre un goût pour le théâtre, pour la scène.

Elle se met à composer de longues ballades qui racontent ses expériences aux États-Unis, avec l'Église, etc. : Vi parlo dell'America, Chiesa chiesa, Lunga vita allo spettacolo, La Creatora, la Nave, L'Eroe, la Vivazione. À l'époque, elle chante en juxtaposant à des chants populaires une ballade longue de sa composition au langage musical mêlant musique savante et musique paysanne. Mais elle chante en solo, n'ayant pas la possibilité d'utiliser d'autres voix et d'autres instruments.

La rencontre en 1977 avec l'École populaire de musique de Testaccio à Rome lui permet enfin de connaître des musiciens "sérieux", à la formation solide, mais qui, bien qu'issus eux aussi du conversatoire, n'en sont pas pour autant académiques, plutôt des "déviants", formés auprès d'experts jazzeux. Elle trouve enfin des musiciens avec qui jouer : Giancarlo Schiaffini, Michele Iannaccone et Eugenio Colombo, pour lesquels elle composera La grande madre impazzita. À partir de là, elle se lance dans la composition pour voix et instruments : Il regalo dell'imperatore en 1983 pour fanfare, choeur, solistes et percussions ; le Requiem en 1985 pour deux choeurs, contrebasses, cuivres, basson, deux instruments à cordes et voix lyriques.

Depuis, elle a donné de multiples concerts en Italie et à l'étranger avec le quatuor vocal qu'elle a fondé en 1977 et pour lequel elle a composé plusieurs cantates. Par ailleurs, elle ne cesse de composer, principalement pour la voix. Parmi ses compositions, ses musiques pour le cinéma (tous les films de Francesco Maselli de 1967 à nos jours, ainsi que les films de Pietrangeli, Mattolini, Loy et d'autres) et pour le théâtre. Parmi ses musiques de scène, beaucoup de théâtre expérimental. Entre autres, Quartucci, le ballet La Vie de Gesualdo en France, L'Assemblée des femmes, La Donna ragno, Bent de Mattolini, Les Troyennes de Thierry Salmon. En 1985, elle met en musique 12 textes de Pier Paolo Pasolini pour cinq instruments et cinq voix, pour un spectacle créé dans le cadre du Festival d'automne à Paris.

Parallèlement à son cheminement comme compositrice, Giovanna Marini poursuit ses activités d'enseignante. Elle continue à donner des cours sur les modes du chant paysan et un séminaire sur les hymnes et chants de lutte et de travail à l'école de Testaccio à Rome. De 1991 à 2000, elle a aussi animé un séminaire d'ethnomusicologie appliquée à l'Université de Paris VIII à Saint-Denis.

Avec ses élèves de Rome et de Saint-Denis, elle a fait à ce jour une dizaine de voyages d'étude pour écouter et enregistrer des musiques de tradition orale lors de fêtes religieuses ou profanes en Italie.

Il est difficile de faire le point sur ses activités récentes, car elle a le don de mener d'innombrables projets simultanément. Citons parmi ses dernières compositions, le Concerto per Leopardi en 1998, La Bague magique au Théâtre du peuple à Bussang en 1999, la tournée Si bémol avec son Quatuor vocal pendant la saison 1999-2000 et le Cantico a Ustica qui sera créé en juin 2000.

Cette biographie est une traduction-adaptation de celle incluse dans le livre Giovanna Marini, Cantata profana a 4 voci (Sapere 2000 - I giorni cantati, 1990).


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